La démocratie environnementale est à la fois sous toutes les plumes et rarement interrogée. Il semble désormais admis que derrière cette expression se cache un ensemble de droits, de procédures, d’institutions, de formes gouvernances, d’expérimentations permettant à chacun de prendre part à l’élaboration de la décision environnementale.
À ce titre, la démocratie environnementale suscite de nombreuses interrogations. Démocratie par les droits voire le droit, elle se distingue de la démocratie politique fondée sur la souveraineté de la Nation ou du Peuple. Mais peut-on alors la considérer comme une « vraie » démocratie ? Démocratie en constante évolution, elle s’enrichit régulièrement de procédures, d’institutions, de principes désireux de la concrétiser. Ces empilements traduisent-ils un mode de construction expérimental de la démocratie environnementale ou trahissent-ils seulement ses insuffisances, voire une limite celle du droit à générer seul la participation à la prise de décision environnementale ? Démocratie participative, elle promeut un nouveau rôle de l’individu appelé à prendre part et à contrôler la prise de décision publique environnementale. D’un autre côté, elle peut également être perçue comme un instrument de légitimation de la décision publique. Mais le mouvement des gilets jaunes ou l’affaire Notre Dame des Landes ne trahissent-ils pas les insatisfactions que génèrent cette participation tant du point de vue des décideurs que des participants ?
Ces observations invitent à la fois à s’interroger ce qui fait le « sel » démocratique de la démocratie environnementale que sur ses concrétisations procédurales et institutionnelles. La démocratie environnementale existe-t-elle ? Constitue-t-elle un expérimentation démocratique aboutie ? désirable ?
Pour répondre à ces questions, des universitaires de plusieurs disciplines et des acteurs de la démocratie environnementale viendront croiser leurs regards sur la démocratie environnementale. Cette journée sera divisée en deux temps : le premier consacré à la notion de démocratie environnementale, le second à ses déclinaisons, procédurales, institutionnelles et géographiques, au travers le cas particulier de la gestion du littoral.