Femme de conviction, d’honneur et de haute exigence, Marie-Luce Pavia a été la première secrétaire de l’association « Méditerranées ». Sa dernière communication publique a résonné dans un amphithéâtre rochelais. Fondatrice de Juristes Sans Frontières et par ailleurs professeur de droit public à l’université de Montpellier I, elle incarnait les valeurs de tolérance, d’humanisme et d’ouverture à autrui, qui sont si importantes à l’université de La Rochelle.
Le présent colloque a pour objectif de symboliser ce portrait de femme qui voulait avant tout être traitée à parité avec les hommes ; en tant qu’être humain, simplement (d’où le titre retenu : « L’homme méditerranéen face à son destin. Aspects juridiques, politiques, théologiques »). Cet hommage se fait en lien avec les préoccupations scientifiques du CEIR.
Depuis 1991, l’association « Méditerranées » (qui a précédé le CEIR) travaille sur la notion de « romanité », entendue comme l’héritage commun d’un bien culturel qui s’est développé en Méditerranée. Ses colloques ont été nombreux et ses publications plus encore tant grâce à la revue Méditerranées qu’à la collection du même nom.
Notre hommage s’inscrit donc dans une activité scientifique qui a fait ses preuves et qui a permis au CEIR de bénéficier d’une excellente expertise lors de l’évaluation de l’AERES. Cette rencontre s’inscrit aussi dans l’esprit de la politique de l’université de La Rochelle, qui encourage la pluridisciplinarité et la transdisciplinarité, exercices que « Méditerranées » et le CEIR pratiquent depuis toujours.
L’objet de ce colloque, outre celui, traditionnel, qui consiste à poursuivre les recherches du CEIR sur la notion de romanité, est de s’interroger, à l’heure de tous les bouleversements auxquels on assiste en Méditerranée, sur le creuset intellectuel que représente cette région du monde.
Le point de départ conduit à l’humilité intellectuelle et à accepter les contraires et les différences comme sources de richesse potentielle. C’est pourquoi quelques interventions, liées aux droits fondamentaux, accompagneront cet itinéraire intellectuel. Elles contribueront à rappeler que pour celle qui, à l’image d’Antigone, s’est toujours dressée contre l’arbitraire, il n’existe pas de solution intelligente aux tensions si la protection la plus élémentaire des individus n’est assurée. Telle a été la leçon de Marie-Luce Pavia, et tel doit être pour nous l’hommage que nous pouvons lui apporter.